DOGON

À l'évocation de ce simple nom, devenu mythique, tout un univers se révèle à l'esprit curieux des amateurs. Et ce depuis les années 1930, époque de la célèbre mission ethnographique Dakar-Djibouti, dirigée par Marcel Griaule et immortalisée par Michel Leiris dans son carnet de voyage L'Afrique fantôme (Éditions Gallimard). Cette aventure fondatrice fut suivie d'une abondante littérature, d'une importante filmographie, ainsi que de nombreuses expositions, dont les plus récentes eurent lieu au Musée Dapper (Paris) en 1995 et au Musée du Quai Branly (Paris) en 2011. Ces manifestations nous ont permis de découvrir au cœur de l'Afrique (Mali) – souvent avec stupeur – la richesse incomparable de la cosmologie et des rites des Dogon, la force originelle de leurs masques, statues et productions artisanales, mais aussi la beauté sauvage d'un pays (la falaise de Bandiagara et son plateau bordé au nord par le fleuve Niger). De ces hommes sages, secrets et fiers, toujours ancrés dans leurs traditions animistes millénaires, ayant résisté à tous les envahisseurs, émane une magie toujours intense et intacte. Car chez les Dogon, l'Univers est animé par une énergie vitale cosmique. Et leurs rites tendent à maintenir ou à restaurer l'harmonie entre les forces du monde visible et invisible, entre les vivants et les morts – toujours présents – agissant sur eux au travers des esprits. Cet ensemble de pièces majeures permettra de découvrir des modes d'expression d'une intensité rare et chargée de sens.


Article Mad

Mad du 25 avril 2012
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