Reinhoud à qui on demandait pourquoi il ne dessinait pas, répondait qu’il n’y avait alors pas de raison pour qu’il ne se mît pas à écrire des poèmes. Il a tenu bon. Pas un dessin pendant quinze ans, rien que des sculptures extrêmement poétiques et qui donnent l’impression d’avoir été faites par un homme qui connaît le dessin. L’hiver dernier, il lâche. Se met devant une feuille de papier, la remplit, en prend une autre, met de l’eau dans son encre, taille un morceau de bois, le trempe. Trace cinq cents dessins. Écrira-t-il des poèmes ? Il y a longtemps peut-être qu’il en est capable. Mais personne ne le sait, ni lui ; comme personne, ni lui, ne savait qu’il dessinerait. Pelures d’oranges et coquilles De mémoire d'orange Pierre Alechinsky, 1965 Reinhoud à l'atelier de la Fondation Maeght
|