Regards posés

Courir permet d’arriver plus vite à destination, mais prendre le temps de s’arrêter ici et maintenant permet de me placer en connexion avec le reste du monde.
J’ai voulu relever le défi de passer de la photo prise sur le vif, de l’instant décisif cher à Henri Cartier Bresson, Elliott Erwitt ou Robert Frank, à la « vidéo prise sur le vif ».
La différence est de taille. La spécificité de la vidéo est qu’elle impose sa durée. Dans L’Aumône, j’ai attendu 6’30" avant le dénouement. Le spectateur aura-t-il la même patience ?
Quand on prend le temps de poser son regard, il se passe toujours quelque chose.
L’élément « temps », spécifique à l’art vidéo, n’est pas linéaire. Il s’étire, se contracte, s’accélère, se répète, revient en arrière comme dans certains rêves.
On en arrive à rejoindre une notion de physique quantique qui veut que les éléments ne s’animent que quand on leur porte un regard.
Je reste admiratif de la démarche de grands vidéastes qui ont abordé ces questions, tels que Bill Viola, David Claerbout, Francis Alÿs, Fiona Tan ou Olafur Eliasson.
Regards posés rend compte de mes réflexions et de mes expérimentations dans les domaines de la réalité et du temps à travers une série de douze vidéos réalisées entre 2013 et 2015.

Jacques Gerbaud

VIDEOS 2016

# Digue de Mer (3min40)
# Station Thieffry (6min27)
# L’Escalie (4min05)
# In – Out (2min37)
# Subway (2min17)
# Yunhee pein (5min19)
# La moisson (16min42)
# Le Passage (2min48)
# Ground Zero (1min18)
# L’Aumône (6min47)
# Uccle – Calevoet (3min22)
# Si tu peux m’écrire un mot (4min40)

Un DVD est édité à 99 ex.
à l’occasion de l’expostion
JACQUES GERBAUD,
à la Galerie Didier Devillez,
du 12 au 21 janvier 2017

Jacques Gerbaud, plasticien pluridisciplinaire (1947) est préoccupé depuis son plus jeune âge par les notions d’espace et de temps. Depuis l’adolescence, il pratique la photographie et le dessin, deux médiums dont le défi majeur est de restituer sur un support à deux dimensions une réalité qui en a trois.
La force et le pouvoir d’expression du noir et blanc s’imposent naturellement à lui dès qu’il comprend la pluralité de la représentation du réel.
L’élément humain restera toujours une préoccupation majeure, comme une recherche de lui-même à travers la rencontre avec les autres.
Si la photographie est une pratique constante, son parcours académique passe par le dessin, la gravure, la peinture, le collage et la vidéographie.
La pratique de la méditation et du taiji et un intérêt pour la physique quantique nourrissent ses projets artistiques.

12/01/2016