ODILE BELLAGAMBA Après des études en histoire de l'art à l'Université Libre de Bruxelles (1990-1994), Odile Bellagamba entame une formation d'un an en peinture décorative à l'Institut Supérieur de Peinture Vander Kelen Logelain (Bruxelles) en 1996, suivant les cours de faux-marbre, faux-bois, trompe-l'oeil, patine et dorure. Cet apprentissage sera déterminant pour l'artiste, celle-ci trouvant en ces pratiques picturales rigoureuses d'imitation de la réalité un écho à sa fascination pour les tableaux des Primitifs flamands, mais surtout la certitude de la voie plastique qu'elle se choisit. L' apprentissage du métier pictural à l'ancienne, fait de la préparation méticuleuse de la toile, de l'application de nombreuses et fines couches de peinture superposées, de glacis délicats et lumineux réalisés à l'huile, appliquée avec patience, marque déjà de son empreinte la production de l'artiste que, cependant, elle n'entamera que quelques années plus tard, après un mariage napolitain, et qu'elle mène désormais depuis une dizaine d'années simultanément à sa vie de mère. C'est à Naples, où elle s'établit en 1997, que l'occasion lui est donnée à maintes reprises d'exercer ses talents de praticienne en trompe-l'oeil en restaurant villas privées et église. Puis à Rome, ville dans laquelle Odile Bellagamba vit depuis 2001, où elle restaure les marbres et dorures de l'église Saint-Louis des Français, dans le centre historique de la ville. Durant un an, juchée sur des échafaudages, Odile Bellagamba comble les parties picturales manquantes des colonnes et arcs en plein cintre, peint en trompe-l'oeil les nervures bleutées de la pierre, dans le sfumato de poussière blanche du lieu alors en chantier. De Giorgio De Chirico, artiste dont elle fit une étude approfondie à l'Université pour conclure ses quatre années d'histoire de l'art, Odile Bellagamba partage le goût du voyage intérieur, étrange univers onirique dont elle fera sien, seule assise devant son chevalet lorsque la toile, en 2005, remplacera définitivement les murs des édifices. Patiemment élaboré, le monde d'Odile Bellagamba s'exprime dès lors de manière toute personnelle : une figuration stylisée faite de personnages vus ou imaginés, simplifiés pour n'en garder que les contours schématiques, colorés en ce qui semble être des aplats mais qu'un oeil attentif authentifiera comme étant "le beau métier des maîtres", subtiles vibrations des couleurs appliquées en une succession de couches minces et transparentes, aux variations chromatiques qui se révèlent changeantes au gré de la lumière. Au travail huit heures par jour, dans son atelier romain, Odile Bellagamba s'acquitte de sa tâche comme le moine s'acquittait de la sienne, penché sur ses enluminures. Trésors encore méconnus d'un large public, par deux fois seulement exposés en Belgique, en 2011 et 2014, les tableaux de l'artiste suscitèrent d'emblée l'approbation du public, heureux de découvrir une œuvre riche dans sa simplicité, vibrante de multiples émotions.
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